Conseils pour se reconstruire après un deuil

A la fin de chaque accompagnement individuel, j’invite la personne que j’ai accompagnée à se questionner sur les ressources qu’elle a mise en place pour se reconstruire.

• Qu’est-ce que ce suivi lui a apporté ?
• Quelles capacités (parfois insoupçonnées) a-t-elle découvertes et développées en elles ?
• Quels apprentissages / quelles sagesses a-t-elle retiré(e)s de cet événement qui lui paraissait insurmontable ?

L’objectif derrière cette question :
Se créer une boîte à ressources.

Une boîte à ressources, c’est identifier les outils, les réflexions, les passages à l’action ou les moments, qui ont permis l’acceptation, le processus de deuil et la reconstruction.

Pourquoi ? Car notre vie se construit sur la base de joies et de peines. Les moments heureux succèdent aux moments tristes et c’est ainsi que continue le cycle de nos vies. Se créer une boîte à ressources permet d’identifier des ingrédients qui nous aideront potentiellement à faire face à de futurs moments inconfortables et d’utiliser ces éléments reconnus pour retrouver notre bien-être.

Le deuil reste un cheminement intime et personnel dans l’intégration, en termes de rythme, de durée, de mise en sens, de processus… Pourtant, je retrouve des outils et réflexions communes chez les personnes qui se sont reconstruites. J’ai à coeur de vous les partager pour que cela puisse inspirer en vous une action, un petit pas qui vous fera du bien et vous aidera à accepter la réalité pour vous reconstruire avec et à travers elle.

Faire de soi sa priorité

Identifier vos besoins :

• Qu’est ce qui est important pour votre bien-être ?
• De quoi manquez vous aujourd’hui ?

Fixer des limites saines :

Dire non si cela n’est pas ok pour vous, ce n’est pas de la méchanceté envers l’autre mais du respect envers vous même. C’est préserver votre énergie et votre bien-être alors même que le processus de deuil est énergivore et accumule en vous une certaine fatigue.

• Les personnes autour de vous sont elles des ressources : nourrissent elles votre énergie ou vous prennent elles votre énergie ?
• Faites – vous certaines choses / actions / activités sans envie mais pour faire plaisir à l’autre ?
• Votre entourage vous soutient il ? Vous permet il de vous reconstruire ? Vous encourage-t-il ?

Prendre soin de soi, de son corps et de son hygiène de vie :

• Avez-vous une bonne qualité de sommeil ?
• Mangez vous équilibré ?
• Vous accordez vous des temps de pause, de détente, de repos ?
• Pratiquez vous une activité sportive qui vous met en mouvement ?

S’ouvrir à d’autres domaines de vie

S’autoriser à ne pas rester focus sur l’événement et la difficulté que nous traversons en éveillant notre curiosité, en s’intéressant à des choses que nous avons longtemps voulu faire mais que nous avons pas pris le temps d’essayer.

Prenez du temps pour pratiquer des activités qui vous plaisent et vous ressourcent : lecture, marche, méditation, écriture, sport, relaxation… Qu’est ce qui vous nourrit intérieurement ?

Cela demande de se connaître : prendre le temps de se découvrir, explorer notre être dans nos passions, nos valeurs, nos aspirations. Qu’est-ce qui nous rend heureux.se ? Qu’est-ce que nous permet de se sentir aligné(e) dans notre vie ? Qu’est-ce qui est important pour nous ?

N’oublions pas que le processus de deuil ne consiste pas à oublier ce que l’on n’était et que l’on n’est plus mais emporter ce passé avec soi et en soi pour renaître à ce que l’on est devenu.

Bienveillance et autocompassion

Observez le processus, acceptez de prendre le temps, laissez vous traverser.

Cela ne veut pas dire que le temps seul guérit. Le temps est une donnée importante dans le processus de deuil, il est facilitateur. Néanmoins, le temps pour le temps ne sera pas une ressources pour votre reconstruction. Attendre que les choses se fassent seules par elles-mêmes vous détourne de votre pouvoir personnel.

C’est ok d’avoir des moments plus difficiles, il n’y a pas de culpabilité à avoir. On peut s’accorder du temps en cas de down émotionnel et physique. Mais il est aussi de notre devoir pour notre santé physique et mentale de s’autoriser à aller de l’avant et ce, à notre propre rythme.

Dans la vie, tout est question d’équilibre : se juger excessivement ou se victimiser d’une situation ne sont pas des attitudes porteuses qui cultivent notre estime personnelle et notre confiance en soi. Adoptez un regard doux, compatissant, compréhensif envers vous.

Demander du soutien

Dans notre quotidien, sans même traverser une phase difficile, nous avons souvent peur de demander de l’aide. Quand nous traversons un deuil, nous nous sentons vulnérables, nous ne voulons pas déranger, nous ne voulons pas être un poids pour notre entourage…

Pourtant, notre entourage aimerait se rendre présent et utile pour nous. Nos proches ont à coeur de nous accompagner vers notre reconstruction mais ils sont parfois maladroits, le deuil et la mort étant tabous dans nos sociétés, notre cercle proche n’a pas le mode d’emploi et fait selon ce qui lui semble le plus bénéfique pour vous.

Pour éviter les incompréhensions alors que nous avons besoin de soutien, communiquer à vos proches ce dont vous auriez besoin : un repas, un temps ensemble (même en silence), une balade, des courses… La plupart des personnes qui vous entourent auront plaisir à vous apporter leur aide, leur oreille, leur épaule et leur soutien.

Si pour une raison ou une autre, il ne vous est pas possible de vous confier à votre famille ou à vos ami(e)s, ne restez pas seul(e) et isolé(e) pour autant. Vous pouvez trouver du soutien à l’extérieur que cela soit par un accompagnement via un(e) professionnel(le) : accompagnement du deuil, psychologue, psychiatre, médecines douces et alternatives. Mais aussi par l’intermédiaire des groupes de soutien spécialisés dans le deuil comme peut le proposer l’Association Vivre son Deuil.

A ce sujet, j’organise avec Sandrine Lot et par l’association HappyEnd un apéro de la mort le Mardi 4 juillet à 18h30 au bar Le Polder à Lille. Cet événement est gratuit. Différemment d’un groupe thérapeutique, notre objectif est de délier la parole pour offrir un temps où chacun peut témoigner de son vécu sans tabou ni jugement. Vous trouverez plus d’informations sur ce lien.

Accueillir les émotions

Vous avez le droit de pleurer, d’être en colère, de rigoler, d’être perdu, d’être triste, d’avoir l’esprit embrumé, de vouloir être seul(e), de vous sentir impuissant(e), de culpabiliser, d’être confus(e)…

Toute la palette d’émotions qui est la vôtre a le droit d’être exprimée. Permettez vous de la ressentir pour trouver des moyens sains et adaptés à votre personne pour les extérioriser.

Quelques pistes de réflexion :

• Utiliser la créativité comme, par exemple, avec le carnet de deuil pour transformer nos émotions.
• Essayer l’art thérapie : peinture, dessin, danse, musique, chant, théâtre… pour exprimer les émotions.
• Se libérer par l’écriture pour déposer vos émotions dans un journal sans jugement ni censure afin de les clarifier et de prendre du recul.
• Revenir au corps : respiration consciente, sport, yoga ou tout exercice physique, méditation. Observer les émotions pour les laisser partir, lâcher prise sur leur présence, accepter qu’elles passent et s’en aillent.

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